Le président dominicain Luis Abinader a obtenu que le Conseil de sécurité de l’ONU tienne une session spéciale ce lundi 30 juin pour discuter… de la crise en Haïti.

La République dominicaine vient de réussir une manœuvre diplomatique majeure. Selon le journal Diario Libre, le président dominicain Luis Abinader a obtenu que le Conseil de sécurité de l’ONU tienne une session spéciale ce lundi 30 juin pour discuter… de la crise en Haïti.

Une réunion stratégique, internationale, sur notre pays. Mais convoquée, portée et encadrée… par un autre État. Un État voisin, certes, mais avec ses propres intérêts. Et pendant ce temps-là : aucun représentant haïtien en vue. Aucun ministre, aucun diplomate, aucune voix officielle pour représenter la République d’Haïti. La grande absente de la table, c’est nous-mêmes.

Alors posons la question : où sont nos responsables ? Où est le gouvernement ? Où sont nos représentants permanents ? Depuis quand accepte-t-on que d’autres parlent de nous sans même que nous soyons présents dans la salle ? Depuis quand Luis Abinader est-il devenu le porte-parole de l’île entière ?

Ne nous y trompons pas : cette absence est plus qu’un oubli. C’est une faiblesse stratégique grave. Une brèche dans notre souveraineté. Et pendant que certains s’organisent, négocient, positionnent leur vision d’Haïti dans les grandes instances internationales, nous, nous dormons. En silence. Sans réaction.

Le plus inquiétant ? Ce n’est pas ce que fait la République dominicaine. C’est ce que nous ne faisons pas. Et à ce rythme, Haïti pourrait bien devenir la nouvelle Palestine des Amériques : un peuple sans voix, une nation piétinée, gérée par des décisions extérieures.

Haïtiens, réveillez-vous ! Ce n’est plus le temps de la résignation. C’est le temps de la résistance diplomatique, de la reconstruction de notre présence sur la scène internationale. Il est temps de parler pour nous-mêmes, de nous faire respecter, de défendre notre nom et notre avenir. Car un pays sans voix, est un pays qu’on efface.