Suspension des vols américains vers Haïti

ÉDITORIAL INFO REFLEX
Suspension des vols américains vers Haïti : un isolement organisé, un message politique.

Aujourd’hui, à Info Reflex, nous abordons une question lourde de conséquences :
Pourquoi les autorités américaines ont-elles suspendu les vols commerciaux vers Haïti ?
Que cache cette décision ?
Et que doivent comprendre les Haïtiens de cette nouvelle forme d’agression silencieuse ?

1. Un fait sans précédent : Haïti plus isolé qu’un pays en guerre

Il est essentiel de rappeler que, même au plus fort des guerres en Ukraine, au Yémen, en Syrie ou en Afghanistan, les liaisons aériennes humanitaires, diplomatiques et commerciales ont toujours été maintenues dans une certaine mesure.

Mais aujourd’hui, Haïti, un pays sans guerre officielle, voit ses liaisons suspendues quasi totalement par les États-Unis, sous prétexte d’insécurité.

Pourquoi une telle sévérité ?
Pourquoi Haïti est-elle plus durement traitée qu’un pays en guerre ?
Cette mesure disproportionnée n’est pas anodine : elle vise à envoyer un message politique, et à imposer une pression maximale sur un peuple déjà fragilisé.

2. Les vraies raisons derrière la suspension des vols

Officiellement, le gouvernement américain évoque “l’instabilité sécuritaire” : des gangs qui contrôlent des quartiers, des risques pour les voyageurs, des aéroports sous menace.

Mais en réalité, plusieurs éléments montrent que cette explication est insuffisante et hypocrite :

L’aéroport international Toussaint Louverture, bien que partiellement affecté par la crise, est toujours capable d’opérer certains vols, notamment humanitaires et diplomatiques.

L’insécurité existe ailleurs, y compris dans de grandes villes américaines, sans entraîner une suspension des activités économiques de ces villes.

Les personnels des ambassades américaines, eux, continuent d’être présents sur place, avec de simples mesures de sécurité renforcées.

Alors, de quoi s’agit-il vraiment ?

3. Un mécanisme de pression politique et économique

La suspension des vols n’est pas un simple “acte de prudence” : c’est un outil de guerre psychologique.

En coupant les voies aériennes :

On étouffe la diaspora : difficile pour les Haïtiens de voyager, de rentrer voir leurs familles, d’investir, d’envoyer une aide physique.

On étrangle l’économie locale : moins de touristes, moins de missions humanitaires, moins d’investissements.

On affaiblit encore plus la population déjà éprouvée par l’inflation, la crise alimentaire et l’insécurité.

On prépare le terrain pour imposer des “solutions extérieures” sous pression, comme une mission internationale d’occupation, un gouvernement de transition téléguidé, ou une nouvelle vague d’accords économiques défavorables à Haïti.

C’est la stratégie du chaos contrôlé : laisser le pays s’effondrer jusqu’à ce qu’il soit prêt à accepter n’importe quelle “intervention salvatrice”.

4. Qui tire profit de cet isolement ?

Les multinationales qui attendent que l’État haïtien soit assez affaibli pour saisir des terres, des ressources stratégiques ou imposer des contrats miniers.

Certains secteurs politiques aux États-Unis et ailleurs, qui veulent avoir un contrôle total sur les flux migratoires haïtiens pour des raisons électoralistes.

Les puissances régionales qui voient dans la chute d’Haïti une manière d’affirmer leur propre domination économique dans les Caraïbes.

Des acteurs humanitaires peu scrupuleux, qui transforment chaque crise en source de financements massifs, sans jamais reconstruire réellement.

5. Ce que les Haïtiens doivent comprendre

Haïti est aujourd’hui face à un acte d’isolement diplomatique volontaire, orchestré pour briser la résistance nationale.

Il faut cesser de croire aux discours officiels basés sur la “protection” ou “l’assistance humanitaire” : en réalité, l’objectif est de pousser Haïti à accepter une perte totale de souveraineté.

Il faut se mobiliser, dans la diaspora comme sur le territoire, pour exiger la réouverture des voies aériennes, dénoncer l’isolement international, et réaffirmer notre droit à l’existence et à la dignité.

Il faut comprendre que l’insécurité interne ne justifie pas l’asphyxie d’un peuple entier. Ceux qui prétendent nous “protéger” cherchent en réalité à nous soumettre.

🎙️ Conclusion

À Info Reflex, nous disons : Le véritable danger n’est pas seulement dans les rues de Port-au-Prince.
Le danger est aussi dans les salons feutrés des grandes puissances, où l’on décide, loin du peuple haïtien, de son avenir, de son isolement, et peut-être, de son effacement.

Aujourd’hui, Haïti est ciblée. Pas parce qu’elle est faible. Mais parce qu’elle a une histoire forte, une âme forte, un peuple qui, malgré tout, refuse de disparaître.

Face à cette tentative d’asphyxie, nous devons répondre par la conscience, la vigilance, et l’organisation.

Haïti vivra, non par la permission des autres, mais par la force de ses fils et de ses filles.