“Si Haïti est abandonnée par elle-même… que doivent faire les Haïtiens ?”

“On dit souvent que chaque peuple a le gouvernement qu’il mérite. Mais que dire lorsque le gouvernement ne protège plus, ne parle plus, ne vit plus ? Que dire quand l’État s’effondre, et que le peuple reste seul, face à lui-même et face au monde ?”

Haïti, notre chère Haïti, vit aujourd’hui cette réalité brutale : celle d’un pays qui semble abandonné par ceux qui devaient le servir, le défendre, le diriger.

Aujourd’hui, une vérité crue s’impose : Haïti est abandonnée. Pas par ses enfants… mais par son propre système.
Par ceux qui prétendent gouverner mais qui ne gouvernent rien.
Par ceux qui, au lieu de porter le pays, le pillent, le vendent, le laissent à genoux.

Pendant que les dirigeants se battent pour des fauteuils, le peuple se bat pour survivre.

Des voisins devenus bourreaux…
L’horreur vécue par nos frères en République Dominicaine est une claque qui doit réveiller notre conscience nationale.

Des Haïtiens jetés à terre, frappés à coups de pierres, humiliés, brutalisés, tués comme des bêtes.
Et cela, pas dans un champ de guerre, mais sur une île que nous partageons, avec un voisin qui ne cache plus son mépris.

Ces actes barbares ne sont pas des cas isolés. Ce sont des signaux forts : ils reflètent une politique, une haine nourrie, entretenue, dirigée contre nous.

Et que fait notre gouvernement ?
RIEN.
Aucun communiqué ferme. Aucun rappel d’ambassadeur. Aucun appel au respect de la dignité humaine.
Silence total. Comme si la vie d’un Haïtien n’avait plus de valeur.

Que faire quand l’État ne fait rien ?
La question n’est pas rhétorique.
Elle est urgente, existentielle : Si Haïti est abandonnée par elle-même… que devons-nous faire, nous, Haïtiens ?

D’abord, nous devons refuser l’humiliation.
Assez de baisser les yeux. Assez de croire que nous méritons le sort qu’on nous impose.
Chaque Haïtien, où qu’il soit, doit se rappeler qu’il est un être humain, digne, libre, et qu’aucun autre peuple n’a le droit de l’écraser.

Ensuite, nous devons organiser notre riposte.
Pas une riposte de haine, mais une riposte de construction, de solidarité, de sursaut collectif.

Si le gouvernement ne protège pas nos frontières, créons des réseaux de veille communautaire.

Si l’État n’offre pas de réponses, donnons-nous les moyens de nous informer, de nous éduquer, de bâtir une conscience citoyenne.

Si la justice n’existe plus, portons nous-mêmes la voix des opprimés.

Haïti ne renaîtra pas seule. Mais elle peut renaître avec nous.
Il est temps d’arrêter de dire :
“Haïti est finie.”
Non, Haïti n’est pas finie. Elle attend ses enfants.

Elle attend des jeunes qui croient en l’action locale.

Elle attend des paysans qui protègent la terre plutôt que de l’abandonner.

Elle attend des leaders qui ne rêvent pas seulement de pouvoir, mais de responsabilité.

Elle attend une diaspora qui ne regarde plus Haïti comme un fardeau, mais comme une mission.

Il ne s’agit plus de survivre… mais de renaître.
Haïti n’est pas un accident de l’histoire.
Elle est la première république noire libre. Elle est née dans le feu, dans le sang, dans la volonté d’un peuple de se tenir debout.
Alors comment accepter aujourd’hui de ramper ?
Comment laisser l’oubli, le mépris et la peur remplacer ce que nous avons conquis de haute lutte ?

Non. Il faut dire STOP.
Il faut casser le cycle de la résignation.
Il faut reprendre le flambeau. Ensemble.

“Ce pays ne renaîtra pas grâce à un miracle venu d’ailleurs. Il renaîtra quand ses filles et ses fils auront le courage de dire : ‘Je prends ma part de responsabilité. Je ne laisserai pas Haïti mourir.’”

Levez-vous, Haïtiens. Réveillez-vous. Construisez. Résistez. Rassemblez-vous.
Et surtout : ne baissez plus jamais les yeux.
Ce pays est à nous. Ce pays vit encore.