Éditorial : La Crise Haïtienne et les Négociations sans les Haïtiens – Une Préoccupation Légitime

La récente rencontre entre le sénateur américain Marco Rubio et le président dominicain Luis Abinader sur la crise haïtienne soulève des questions profondes quant à l’avenir d’Haïti. Une fois de plus, des discussions cruciales concernant le pays se déroulent en l’absence des autorités haïtiennes, comme si le sort de la nation devait être décidé par d’autres.

Une Diplomatie d’Exclusion

Il est troublant de constater que les discussions sur la stabilité d’Haïti se fassent sans la participation effective de ses dirigeants légitimes (ou auto-proclamés). Cette dynamique rappelle les sombres épisodes de l’histoire où les puissances étrangères, en complicité avec des élites locales, ont imposé leurs agendas au mépris de la souveraineté du peuple haïtien.

• Pourquoi le gouvernement haïtien (ou ce qu’il en reste) n’a-t-il pas été consulté ?

• Quels sont les véritables objectifs de cette rencontre ?

• La République Dominicaine et les États-Unis préparent-ils une nouvelle forme d’ingérence, voire d’occupation ?

Un Risque d’Occupation Déguisée ?

Certains observateurs craignent que cette collaboration entre Washington et Saint-Domingue ne mène à une intervention directe en Haïti, sous couvert de “stabilisation”. Rappelons que la République Dominicaine a déjà exprimé sa volonté de militerariser sa frontière et que des voix en Haïti accusent Abinader de profiter du chaos pour avancer des intérêts expansionnistes.

Si la communauté internationale a un rôle à jouer dans la résolution de la crise, aucune solution durable ne peut être imposée de l’extérieur sans le consentement du peuple haïtien. L’histoire a montré que les occupations étrangères (1915-1934, MINUSTAH, etc.) n’ont fait qu’aggraver les problèmes structurels du pays.

Le Peuple Haïtien Doit Résister

Face à ces manœuvres, le peuple haïtien doit rester vigilant et s’organiser. La souveraineté nationale n’est pas négociable. Dessalines, Christophe et les Pères de l’Indépendance ont combattu pour un Haïti libre – nous ne pouvons accepter que des forces étrangères décident de notre avenir.

• Les autorités haïtiennes (si elles existent encore) doivent exiger une place à la table des négociations.

• La société civile, les patriotes et les masses populaires doivent se mobiliser contre toute forme d’ingérence.

• La diaspora doit amplifier la pression sur les gouvernements étrangers pour qu’ils respectent l’autodétermination d’Haïti.

Conclusion : Non à la Tutelle Étrangère !

Si Haïti a besoin d’aide, elle a surtout besoin de leaders dignes et d’un projet national inclusif. Les solutions doivent venir des Haïtiens, pas des calculs géopolitiques de Washington ou de Saint-Domingue.

Le peuple haïtien doit se lever, comme en 1804, et défendre sa terre, sa liberté et sa dignité.

Réflexion : Quelle forme de résistance doit-on privilégier ? Comment reconstruire un État haïtien fort pour éviter ces humiliations diplomatiques ?